водород

Langue : russe.

Transcription : vodorod.

Prononciation : [vədɐˈrot].

Sens : hydrogène.

Les racines grecques du mot « hydrogène » signifient littéralement « qui génère de l’eau ». Plutôt que d’utiliser un mot grec, les Russes ont préféré traduire ce mot : водород vient de вода (voda, « eau ») et de la racine de родить (roditʹ, « engendrer »).

D’autres langues utilisent le même principe. On trouve par exemple :

  • Wasserstoff en allemand, waterstof en néerlandais : « matière de l’eau »,
  • vodík en tchèque et en slovaque, vodik en croate, vodonik en serbe : dérivés de voda (« eau »),
  • 水素 (suiso) en japonais : « élément de l’eau »,
  • суутек (suutek) en kirghiz, сутегі (swtegi) en kazakh : « origine de l’eau ».

Parmi les autres éléments chimiques au nom original en russe, il y a :

  • углерод (uglerod) : « qui génère du charbon », donc « carbone » ;
  • кислород (kislorod) : « qui génère de l’acide », donc « oxygène » ; ce mot est sûrement calqué du français et, si j’en crois Wikipédia, le nom « oxygène » a été donné par Lavoisier qui croyait que l’oxygène formait des acides ;
  • мышьяк (mychiak/myšʹjak) : « arsenic » ; ce mot est dérivé de мышь (mych/myšʹ) qui signifie « souris », parce que l’arsenic était couramment utiliser pour les tuer.
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vztlak

Langue : slovaque.

Prononciation : [fstlak].

Sens : portance.

Les langues slaves m’impressionneront toujours par leur capacité à avoir les suites de consonnes les plus incroyables.

Vztlak est composé de tlak (« poussée ») avec le préfixe vz– qui indique généralement un mouvement de bas en haut. On le trouve dans d’autres mots tels que vzduch (« air »), vznešený (« noble, distingué »), vzlet (« envol ») ou vzbura (« mutinerie »).

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Rindfleischetikettierungsüberwachungsaufgabenübertragungsgesetz

Langue : allemand.

Prononciation : écouter.

Sens : loi sur le transfert des obligations de surveillance de l’étiquetage de la viande bovine.

En 1999, le parlement de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale a débattu d’un projet de loi intitulé Rinderkennzeichnungs- und Rindfleischetikettierungs­überwachungsaufgaben­übertragungsgesetz : « loi sur le transfert des obligations de surveillance de l’étiquetage de la viande bovine et du marquage du bétail ». Le dernier mot, avec 63 lettres, est le plus long mot allemand qui ait été utilisé de manière officielle.

Il est composé des éléments suivants :

  • Rind : « bœuf »,
  • Fleisch : « viande »,
  • Etikettierung : « étiquetage »,
  • Überwachung : « surveillance »,
  • Aufgabe : « tâche »,
  • Übertragung : « transfert »,
  • Gesetz : « loi ».

L’allemand n’a pas de limite théorique à la formation de mots composés : on pourrait rallonger le mot ci-dessus, par exemple Rindfleischetikettierungs­überwachungs­aufgabenübertragungsgesetzes­gegnerstammtisch­aschenbecher (« cendrier de la table d’habitués des opposants à la loi sur le transfert des obligations de surveillance de l’étiquetage de la viande bovine »). En pratique, cependant, personne n’utilise de mots aussi longs parce qu’ils sont quasiment incompréhensibles.

Le nom ci-dessus est le nom « court » de la loi ; son nom complet est Gesetz zur Übertragung der Aufgaben für die Überwachung der Rinderkennzeichnung und Rindfleischetikettierung, ce qui veut dire la même chose mais en plusieurs mots.

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asti

Langue : finnois.

Prononciation : [ˈɑsti].

Sens : depuis ou jusqu’à.

Comment ce mot peut-il avoir deux sens totalement opposés ? En fait, cela dépend du cas qui précède la postposition (c’est comme une préposition, sauf qu’elle se met après le mot concerné) :

  • avec l’allatif ou l’illatif, cas indiquant une direction, elle veut dire « jusqu’à » ;
  • avec l’ablatif ou l’élatif, cas indiquant une provenance, elle veut dire « depuis ».

Par exemple (exemples empruntés au Wiktionnaire) :

  • En jaksa kävellä keskustaan asti. Je n’ai pas la force de marcher jusqu’au centre-ville.
  • En jaksa kävellä keskustasta asti. Je n’ai pas la force de marcher depuis le centre-ville.
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idő

Langue : hongrois.

Prononciation : [ˈidøː].

Sens : temps.

Idő a les deux sens du mot « temps » : le sens temporel et le sens météorologique. Je pensais qu’utiliser le même mot pour ces deux concepts était unique au français et à d’autres langues romanes (tempo en italien et en portugais, tiempo en espagnol, temps en catalan et occitan).

Après quelques recherches, j’ai trouvé quelques autres langues qui ont le même mot pour les deux sens de « temps » :

  • vreme ou vrijeme en serbo-croate,
  • vreme aussi en roumain (le roumain est une langue romane, mais ce mot-là vient clairement d’une langue slave), mais apparemment on trouve aussi timp pour le sens temporel,
  • време (vreme) en bulgare,
  • amzer en breton,
  • καιρός (kairós) en grec, mais pour le sens temporel il y a aussi χρόνος (khrónos).

Je n’ai par contre pas trouvé pourquoi ces langues utilisent le même mot pour deux choses différentes.

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Kalikimaka

Langue : hawaïen.

Prononciation : écouter.

Sens : Noël.

Ce mot vient de l’anglais Christmas, mais il est à peine reconnaissable. Quand une langue emprunte un mot à une autre, elle doit l’adapter à ses règles de prononciation. Or, en hawaïen, il ne peut pas y avoir plusieurs consonnes qui se suivent ni de consonne en fin de mot. Et surtout, l’hawaïen a seulement treize sons (cinq voyelles et huit consonnes), ce qui est presque le record du monde de la langue comportant le moins de sons différents. À titre de comparaison, le français a 20 ou 21 consonnes et 11 à 16 voyelles (selon les régions et les manières de compter).

Pour respecter les règles de prononciation hawaïennes, il faut intercaler des voyelles pour empêcher qu’une consonne ne se retrouve dans une position interdite (ne me demandez pas pourquoi on ajoute tantôt a, tantôt i) ; r devient l, et s est remplacé par k (ça ne ressemble pas vraiment, mais l’hawaïen n’a pas de son plus proche de s, même pas t).

Une autre langue qui a des règles de prononciation assez restrictives est le japonais (qui a cependant plus de consonnes que l’hawaïen) : dans cette langue, « Noël » se dit クリスマス (kurisumasu).

"Joyeux Noël" (image trouvée sur Flickr)

« Joyeux Noël » (image trouvée sur Flickr)

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россиянин

Langue : russe.

Transcription : rossijanin (ou rossiïanin).

Prononciation : [rəsʲɪˈjanʲɪn].

Sens : Russe.

En russe, il y a deux mots pour « Russe » :

  • русский (russkij, rousskiï) : membre du peuple russe,
  • россиянин : habitant de la Russie.

En français, on ne distingue pas les deux, mais ce sont des concepts différents : un Russe (au premier sens) peut très bien habiter dans un autre pays, tandis que beaucoup d’habitants de la Russie ne sont pas des Russes, mais appartiennent à d’autres peuples (les plus nombreux étant entre autres les Ukrainiens, les Tatars, les Bachkirs, les Tchouvaches, etc.).

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evlerimdekiler

Langue : turc.

Prononciation : écouter.

Sens : ceux qui sont dans mes maisons.

Le turc est une langue qui utilise énormément de suffixes, ce qui lui permet d’exprimer en un seul mot ce qui en nécessiterait plusieurs en français.

Evlerimdekiler est formé de la manière suivante :

  • ev : « maison »,
  • evler : « maisons »,
  • evlerim : « mes maisons »,
  • evlerimdeki : « ce qui est dans mes maisons »,
  • evlerimdekiler : « ceux qui sont dans mes maisons ».

On pourrait trouver une infinité d’exemples de ce genre. En voici quelques autres :

  • çantalarında (çanta-lar-ın-da) : « dans ses sacs »,
  • ülkendekilere (ülke-n-de-ki-ler-e) : « à ceux qui sont dans ton pays »,
  • arkadaşlarımızın (arkadaş-lar-ımız-ın) : « de nos amis ».

On dit que le mot turc le plus long est çekoslovakyalılaştıramadıklarımızdanmışsınız (« vous êtes apparemment l’un de ceux que nous n’avons pas pu transformer en tchécoslovaque »), mais il doit être rarement employé dans des conversations réelles, contrairement aux mots ci-dessus.

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pan

Langue : polonais.

Prononciation : [pan].

Sens : monsieur.

Vouvoyer en polonais est compliqué : on doit utiliser un pronom correspondant à « monsieur », « madame », « mademoiselle » avec un verbe à la troisième personne. « Vous avez » se dira donc littéralement « Monsieur a », « madame a » ou « mademoiselle a ».

Les autres pronoms polis sont :

  • pani : « madame »,
  • panna : « mademoiselle »,
  • panowie : « messieurs »,
  • panie : « mesdames »,
  • państwo : « mesdames et messieurs »,
  • panny : « mesdemoiselles ».

En ce qui concerne le vouvoiement, le polonais est particulier : dans les autres langues slaves, on utilise le pronom de la deuxième personne du pluriel (exactement comme « vous » en français)

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sourozenec

Langue : tchèque.

Prononciation : [ˈsɔʊ̯rɔzɛnɛt͡s].

Sens : frère ou sœur.

Ce mot est composé de sou– (« co-« ), rozený (« né ») et –ec (suffixe pour former des noms masculins), soit « celui qui est né avec ».

C’est un mot que j’aimerais avoir en français : devoir dire « frère ou sœur », c’est moins élégant qu’avoir un seul mot. Plusieurs langues ont un équivalent : sibling en anglais, súrodenec en slovaque, testvér en hongrois, Geschwister en allemand (utilisé seulement au pluriel), syskon en suédois…

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