amikumi

Langue : espéranto.

Prononciation : [amiˈkumi].

Sens : passer du temps avec ses amis, savourer une relation amicale.

Là où le français n’a pas de moyen d’exprimer simplement ce concept, l’espéranto a un seul mot. Il est composé de amiko (« ami »), –um– et –i (la terminaison des verbes).

Le suffixe –um– est sans doute l’une des parties les moins bien définies de la grammaire de l’espéranto. Il est utilisé pour des mots dont la relation avec le radical ne peut pas vraiment être exprimée par un autre suffixe, et les mots avec –um– doivent être appris, par exemple :

  • foliumi (« feuilleter ») à partir de folio (« feuille »),
  • proksimuma (« approximatif ») à partir de proksima (« proche »),
  • ŝtonumi (« lapider ») à partir de ŝtono (« pierre »),
  • plandumo (« semelle ») à partir de plando (« plante du pied »).

Ce suffixe est cependant productif : utilisé avec la terminaison des verbes, il a généralement le sens de « faire un truc en rapport avec le radical » : komputilumi (« faire de l’ordinateur »), stultumi (« faire l’idiot »), sabatumi (« faire des trucs qu’on fait habituellement le samedi ») ou, en l’occurrence, amikumi. Umo est aussi parfois utilisé dans le sens de « truc ».

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jäääär

Langue : estonien.

Prononciation : [ˈjæːæːr].

Sens : bord de glace.

Ce mot n’est probablement pas souvent utilisé, mais il a la particularité d’avoir quatre voyelles identiques consécutives à l’écrit (deux voyelles longues à l’oral). Il est composé de jää (« glace ») et äär (« bord »).

Dans le même genre, j’ai aussi trouvé töööö (« nuit de travail ») et kuuuurija (« chercheur de la lune » ou quelque chose comme ça).

En finnois, langue qui contient aussi des voyelles longues comme ää, ce genre de mots n’est pas possible : quand un mot composé contient un mot qui se termine par une voyelle suivi par un mot commençant par la même voyelle, il faut mettre un tiret pour savoir où est la limite entre les éléments. Par exemple, hiekka-aavikko (« désert de sable ») comporte un tiret entre hiekka (« sable ») et aavikko (« désert »). Cela n’empêche cependant pas les mots pleins de voyelles au sens pas très utile, comme hääyöaie.

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семитысячник

Langue : russe.

Transcription : semitysjačnik, semitysiatchnik, semitysyachnik, selon les méthodes de transcription.

Prononciation : probablement [sʲɪmʲɪˈtɨsʲɪt͡ɕnʲɪk].

Sens : montagne de plus de sept mille mètres de haut.

Ce mot est composé de семь тысяч (sem’ tysjač, « sept mille ») avec le suffixe -ник (-nik) qui sert à former des noms et peut avoir pas mal de sens différents.

Théoriquement, ce mot pourrait sans doute désigner n’importe quel objet caractérisé par le nombre 7 000, mais c’est en tout cas dans le sens de « montagne de plus de 7 000 m » que je l’ai rencontré (dans un article de Wikipédia, il n’y a que là qu’on peut trouver des mots pareils).

On trouve aussi восьмитысячник (vosʹmitysjačnik, « montagne de plus de 8 000 m »), шеститысячник (šestitysjačnik, « montagne de plus de 6 000 m »), etc.

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listopad

Langues : polonais, tchèque, croate.

Prononciation : [lʲiˈstɔpat] (polonais), [ˈlɪstɔpat] (tchèque), [lîstopaːd] (croate).

Sens : novembre en polonais et tchèque, octobre en croate.

Littéralement, cela signifie « chute (pad) des feuilles (list) ». Je ne sais pas d’où vient la différence de sens, parce que je ne suis pas convaincu que les feuilles tombent plus tôt en Croatie.

Ces trois langues ont la particularité d’utiliser des termes slaves pour les noms des mois, plutôt que des mots d’origine latine, contrairement à la plupart des langues européennes :

Français Polonais Tchèque Croate
janvier styczeń leden siječanj
février luty únor veljača
mars marzec březen ožujak
avril kwiecień duben travanj
mai maj květen svibanj
juin czerwiec červen lipanj
juillet lipiec červenec srpanj
août sierpień srpen kolovoz
septembre wrzesień září rujan
octobre październik říjen listopad
novembre listopad listopad studeni
décembre grudzień prosinec prosinac

Ces mots sont dérivés de termes liés à la nature : par exemple, červen et červenec (« juin » et « juillet » en tchèque) viennent de červený (« rouge »), parce que les fruits mûrissent pendant ces mois. Kwiecień (« avril » en polonais) a un rapport avec les fleurs (kwiat).

Le tchèque est habituellement très proche du slovaque, et le croate encore plus du serbe, mais les noms des mois constituent une importante différence de vocabulaire, puisqu’en slovaque et en serbe, on utilise des mots d’origine latine (január, február, etc. en slovaque).

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lounas

Langue : finnois.

Prononciation : [ˈlo̞unɑs].

Sens : déjeuner et sud-ouest.

Je ne sais pas trop pourquoi ce mot a deux sens aussi différents (peut-être que le déjeuner a habituellement lieu en début d’après-midi, quand le soleil est au sud-ouest). Ce que j’ai trouvé plus intéressant, c’est que le finnois n’utilise pas de mot composé (contrairement à beaucoup d’autres langues, dont le français, dans lequel « sud-ouest » est composé de « sud » et « ouest »).

Les points cardinaux en finnois sont les suivants :

  • nord : pohjoinen,
  • nord-est : koillinen,
  • est : itä,
  • sud-est : kaakko,
  • sud : etelä,
  • sud-ouest : lounas,
  • ouest : länsi,
  • nord-ouest : luode.

Le mot estonien lõuna est un faux-ami partiel : il signifie à la fois « déjeuner » et « sud ».

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boustrophédon

Langue : français.

Prononciation : [bustʁofedɔ̃].

Sens : écriture qui se lit alternativement de gauche à droite et de droite à gauche.

Ce mot vient du grec ancien βουστροφηδόν (boustrophêdón), composé de βοῦς (boũs, « bœuf ») et στροφή (strophế, « action de tourner »), c’est-à-dire « en tournant comme un bœuf qui laboure ».

Le grec s’écrivait à l’origine de droite à gauche, mais il s’est ensuite écrit de de gauche à droite. Pendant la transition, il s’écrivait en boustrophédon : à la fin de chaque ligne, on lit la ligne suivante mais dans l’autre sens.

Boustrophédon

Exemple d’inscription grecque en boustrophédon (trouvé sur Wikipédia)

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maître d’

Langue : anglais.

Prononciation : [ˌmetɹəˈdiː].

Sens : maître d’hôtel.

Oui, maître d’ sans rien après l’apostrophe. Maître d’hôtel est utilisé en anglais, mais cette abréviation bizarre existe aussi.

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कल

Langue : hindi.

Transcription : kal.

Prononciation : écouter.

Sens : hier ou demain.

Ça paraît contradictoire, mais le sens du mot peut être déterminé selon le contexte (notamment avec le temps du verbe). De la même manière, le mot परसों (parsõ) peut vouloir dire « avant-hier » ou « après-demain ».

En fait, c’est un peu comme « tout à l’heure » en français : il peut désigner un moment passé ou futur, mais le contexte permet d’éviter les ambiguïtés.

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ναι

Langue : grec.

Transcription : nai ou ne (selon les systèmes).

Prononciation : [].

Sens : oui.

Dans quasiment toutes les langues d’Europe, les mots qui veulent dire « non » ou indiquent une négation commencent par n. Sauf en grec, où ναι veut dire « oui ».

Et comme si ce n’était pas assez déroutant, en Grèce (et d’autres pays des Balkans), hocher la tête de haut en bas veut dire « non », et de gauche à droite « oui ».

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tölva

Langue : islandais.

Prononciation : [ˈtʰœlva].

Sens : ordinateur.

Les Islandais ont la particularité de créer des néologismes à partir d’autres mots islandais plutôt que d’emprunter des mots à d’autres langues. Le mot tölva est un bon exemple : il a été inventé en combinant tala (« nombre ») et völva (prophétesse de la mythologie germanique).

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