Langue : chinois (c’est un caractère simplifié ; à Taïwan, Hong Kong et Macao, ils utilisent un caractère différent).
Transcription : bù.
Sens : plutonium.
En chinois, tous les éléments chimiques (y compris ceux découverts très récemment) ont un nom monosyllabique correspondant à un caractère. Ça me semble assez étonnant : je pensais que les caractères chinois avaient tous plusieurs siècles et qu’on n’en inventait plus de nos jours (ou alors très rarement).
Certains éléments connus depuis très longtemps (tels que l’or et le soufre) avaient déjà un caractère. Les caractères pour la plupart des éléments chimiques ont été créés avec un radical pour le sens et un élément phonétique : dans 钚, la partie de gauche 钅 indique qu’il s’agit d’un métal, et 不 est pris pour sa prononciation (bù, qui ressemble au début de « plutonium ») et pas pour son sens (il indique la négation, ce qui n’a aucun rapport ici).
Selon le même principe, on trouve aussi :
- 锂 lǐ : « lithium »,
- 铝 lǚ : « aluminium »,
- 氖 nǎi : « néon » (气 veut dire « air », ou ici plutôt « gaz »),
- 铱 yī : « iridium ».
Certains éléments chimiques ont un caractère dont les deux éléments ont été choisis pour leur sens, par exemple le phosphore, 磷 lín (« pierre + briller »).
En japonais, quelques éléments connus depuis l’Antiquité ont un nom emprunté au chinois (金, qui veut dire « or », se prononce kin en japonais et jīn en chinois), d’autres ont un nom purement japonais souvent composé (par exemple « mercure » : 水銀 suigin, littéralement « eau + argent »), mais la plupart des noms d’éléments sont des emprunts aux langues européennes : コバルト (kobaruto : « cobalt »), クリプトン (kuriputon : « krypton »), プルトニウム (purutoniumu : « plutonium »), etc.