portoghese

Langue : italien.

Prononciation : [portoˈɡeze].

Sens : portugais, et au sens figuré resquilleur.

Si j’en crois Wikipédia, l’expression provient d’un fait historique : au xviiie siècle, l’ambassadeur portugais à Rome a invité tous les Portugais de la ville à assister gratuitement à un spectacle au théâtre. Il n’avaient pas besoin d’invitation officielle parce qu’il leur suffisait de dire leur nationalité. Mais des Romains ont essayé d’en profiter pour rentrer gratuitement en prétendant être portugais, d’où l’expression « faire le Portugais » (fare il portoghese).

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baignassou

Langue : français.

Prononciation : [bɛɲasu].

Sens : touriste (péjoratif).

Ce mot est vraisemblablement d’origine saintongeaise (je ne l’ai entendu qu’en Charente-Maritime) et il provient de « baigneur à sous » (en tout cas, c’est ce que j’ai toujours entendu dire, mais je ne trouve rien sur Internet à propos de son étymologie).

En faisant des recherches sur ce mot (que je ne trouve dans aucun dictionnaire), j’ai aussi trouvé l’orthographe « baignassout », et même un article d’un blog qui dit que le T se prononce.

J’ai aussi entendu la variante « binioute », mais ce ce mot est ingooglable. Je me demande s’il est utilisé en dehors de ma famille.

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Schietbüdel

Langue : bas allemand (groupe de dialectes parlés dans le nord de l’Allemagne).

Prononciation : écouter.

Sens : mot affectueux pour un bébé ou un enfant qui porte encore des couches. Littéralement, ça veut dire « sac à merde »…

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Langue : chinois (c’est un caractère simplifié ; à Taïwan, Hong Kong et Macao, ils utilisent un caractère différent).

Transcription : .

Sens : plutonium.

En chinois, tous les éléments chimiques (y compris ceux découverts très récemment) ont un nom monosyllabique correspondant à un caractère. Ça me semble assez étonnant : je pensais que les caractères chinois avaient tous plusieurs siècles et qu’on n’en inventait plus de nos jours (ou alors très rarement).

Certains éléments connus depuis très longtemps (tels que l’or et le soufre) avaient déjà un caractère. Les caractères pour la plupart des éléments chimiques ont été créés avec un radical pour le sens et un élément phonétique : dans 钚, la partie de gauche 钅 indique qu’il s’agit d’un métal, et 不 est pris pour sa prononciation (, qui ressemble au début de « plutonium ») et pas pour son sens (il indique la négation, ce qui n’a aucun rapport ici).

Selon le même principe, on trouve aussi :

  • : « lithium »,
  • : « aluminium »,
  • nǎi : « néon » (气 veut dire « air », ou ici plutôt « gaz »),
  • : « iridium ».

Certains éléments chimiques ont un caractère dont les deux éléments ont été choisis pour leur sens, par exemple le phosphore, 磷 lín (« pierre + briller »).

En japonais, quelques éléments connus depuis l’Antiquité ont un nom emprunté au chinois (金, qui veut dire « or », se prononce kin en japonais et jīn en chinois), d’autres ont un nom purement japonais souvent composé (par exemple « mercure » : 水銀 suigin, littéralement « eau + argent »), mais la plupart des noms d’éléments sont des emprunts aux langues européennes : コバルト (kobaruto : « cobalt »), クリプトン (kuriputon : « krypton »), プルトニウム (purutoniumu : « plutonium »), etc.

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арбуз

Langue : russe.

Transcription : arbuz.

Prononciation : [ɐrˈbus].

Sens : pastèque.

Ce mot ressemble étrangement au mot français « arbouse », le fruit de l’arbousier, bien plus petit qu’une pastèque. C’est cependant une coïncidence : « arbouse » provient du mot latin arbuteus (« d’arbousier »), apparenté à arbor (« arbre »), alors que арбуз a été emprunté à une langue turque (« pastèque » se dit karpuz en turc, qarbız en tatar). Les langues turques l’ont elles-mêmes emprunté au mot persan pour « melon », signifiant à l’origine « concombre d’âne » (ne me demandez pas pourquoi).

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choucroute

Langue : français.

Prononciation : [ʃukʁut].

Sens : vous savez ce que c’est.

Contrairement aux apparences, ce mot n’est pas composé de « chou » et « croûte ». Il provient de l’allemand Sauerkraut (sauer : « acide », Kraut : « chou ») via l’alsacien surkrut.

Il a été emprunté en français sous la forme surcrute puis sorcrotes, avant d’être changé en « choucroute » par étymologie populaire, en raison de sa ressemblance avec les mots « chou » et « croûte » (et le fait que la choucroute contienne du chou).

Les mots modifiés par l’étymologie populaire ne sont pas rares : « fainéant », par exemple, est orthographié comme s’il venait de « fait » et « néant », alors qu’en réalité c’est une altération de « feignant ».

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文字化け

Langue : japonais.

Transcription : mojibake.

Prononciation : [mod͡ʑibake].

Sens : erreur d’affichage des caractères sur un ordinateur à cause d’un problème de codage.

Vous avez certainement déjà vu des textes en français où les caractères accentués étaient incorrects (« é » et « à » transformés en « È » et « ‡ » ou en points d’interrogation). En japonais, ce problème est bien plus gênant puisqu’il rend le texte complètement illisible. C’est probablement pour cette raison que les Japonais ont un mot pour ça.

Mojibake

Wikipédia en japonais mal codé

Ce problème ne concerne pas que le japonais, mais toutes les langues qui ne sont pas écrite en alphabet latin : en russe, ça s’appelle кракозябры (krakoziabry) et en chinois 乱码 (luànmǎ).

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айқұлақ

Langue : kazakh.

Transcription : ayqulaq.

Prononciation : écouter.

Sens : arobase.

Dans plusieurs langues, le symbole @ a un nom inspiré d’un objet de forme spirale (escargot, pâtisserie roulée, trompe d’éléphant, etc.). En kazakh, c’est littéralement une « oreille de lune » (ай : « lune », құлақ : « oreille »). J’aimerais bien savoir d’où vient cette métaphore, parce que je ne sais pas du tout à quoi ressemble une oreille de lune.

On trouve des noms intéressants dans d’autres langues, dont certains un peu bizarres mais pas autant qu’en kazakh :

  • c’est un singe en polonais (małpa), un « a de singe » en bulgare (маймунско а, majmunsko а), un « signe de singe » en croate (majmunski znak), un atèle en allemand (Klammeraffe) ;
  • d’autres y voient une « queue de singe » : coadă de maimuță en roumain, apenstaartje en néerlandais ;
  • en suédois et en danois, c’est un « a-trompe » (snabel-a) ;
  • les Russes (собака, sobaka) et les Arméniens (շնիկ, šnik) y voient un petit chien ;
  • en hongrois, c’est un ver (kukac) ;
  • en tchèque et en slovaque, « rollmops » (zavináč) ;
  • en ukrainien, c’est une oreille (вухо, voukho) ;
  • à Taïwan, c’est un « petit rat » (小老鼠, xiǎolǎoshǔ) ;
  • en hébreu, c’est officiellement כרוכית (krukhit), familièrement שטרודל (shtrudel), qui veulent tous les deux dire « strudel » ;
  • en grec, c’est un caneton (παπάκι, papáki) ;
  • en finnois, c’est kissanhäntä (« queue de chat ») ou miukumauku (« miaou miaou ») ;
  • et dans d’autres langues, c’est un escargot (chiocciola en italien, heliko en espéranto).

Notez que, dans la plupart des cas, il s’agit d’un nom familier (dans la plupart des langues, @ s’appelle officiellement « symbole at » ou quelque chose dans le genre), et qu’il existe souvent plusieurs synonymes.

En français, « arobase » (on trouve aussi « arrobase » et « arrobe ») provient de l’espagnol arroba, une ancienne unité de mesure dont le symbole était @.

En espagnol et en portugais, le symbole @ sert parfois à remplacer A ou O pour faire des mots neutres, par exemple amig@s, qui correspond en français à « ami(e)s ».

 

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矛盾

Langue : chinois.

Transcription : máodùn.

Prononciation : écouter.

Sens : contradiction.

Ce mot a une étymologie intéressante : les deux caractères qui le composent signifient respectivement « lance » et « bouclier ». Il provient d’une histoire célèbre : un marchand prétendait que ses boucliers étaient impénétrables et que ses lances pouvaient tout transpercer. Et, évidemment, quelqu’un lui a demandé ce qui se passerait si on essayait de transpercer un de ses boucliers avec une de ses lances.

De cette histoire, on a tiré l’expression 自相矛盾 (zìxiāngmáodùn), qui signifie « se contredire » (les caractères 自相 correspondent en gros à « auto-« ). Cette expression est un exemple de 成语 (chéngyǔ), des expressions de quatre caractères qui font généralement référence à un mythe ou un épisode historique. La plupart du temps, il faut connaître l’histoire pour pouvoir comprendre l’expression.

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не вопрос

Langue : russe.

Transcription : ne vopros.

Prononciation : si je ne me trompe pas, [nʲɪ vɐˈpros] (écouter le deuxième mot).

Aujourd’hui, ce sera l’expression du jour plutôt que le mot du jour. Comme не veut dire « ne » et вопрос « question », on pourrait penser que cette expression signifie « pas question ». Mais en fait, elle veut dire exactement le contraire : « pas de problème » (en réponse à une demande).

C’est assez étonnant. Il doit sûrement y avoir d’autres expressions qui, traduites littéralement dans une autre langue, ont un sens opposé, mais je n’en connais pas.

Dans le même genre, l’expression française « sans doute » est étrange : quand on y pense, elle veut dire précisément le contraire de ce qu’elle devrait logiquement vouloir dire.

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